Un colosse lihyanite d’Arabie saoudite en dépôt exceptionnel au Musée du Louvre par la Commission Royale pour AlUla (RCU)

Une impressionnante statue de 2,3 mètres, sculptée dans du grès et représentant vraisemblablement un ancien roi lihyanite est prêtée au musée du Louvre pour cinq ans par la Commission royale pour AlUla (RCU).

Cette sculpture monumentale datée du Ve au IIIe siècle avant notre ère a été découverte par des archéologues travaillant sur le site Dadan AlUla dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite.

En 2010, le public du Louvre découvrait les civilisations méconnues du royaume d’Arabie saoudite dans l’exposition Routes d’Arabie, dans laquelle la statue avait déjà été exposée.

 

 

Statue lihyânite. Commission Royale pour AlUla RCU.2022.275 ©
Musée du Louvre. Thierry Ollivier, 2010

 

AlUla est situé dans une vallée fertile, à l’ancien carrefour des routes de l’encens et des caravanières menant du sud de la péninsule arabique à l’Égypte, la Mésopotamie et les rives de la Méditerranée. Il y a environ 2 800 ans, Dadan était l’une des stations les plus importantes de la route commerciale. Vers la seconde moitié du 1er millénaire avant notre ère, elle était gouvernée par les rois de la tribu Lihyan, qui ont conservé le pouvoir pendant plusieurs siècles.
Lors de fouilles archéologiques du sanctuaire de Dadan menées par l’Université du Roi Saoud, des statues colossales – censées représenter des rois et des prêtres – ont été découvertes entre 2005 et 2007.

 

La sculpture monumentale prêtée au musée du Louvre témoigne d’un grand savoir-faire. La surface lisse de la statue avec des détails complexes, montrant les muscles du torse, de l’abdomen et les restes des membres, sont des éléments caractéristiques des sculptures lihyanites. D’un style profondément original pour la région, elles témoignent des influences artistiques précoces de l’Égypte ancienne.

 

La statue a été restaurée en France en 2010 et présentée dans le cadre de l’exposition Routes d’Arabie au musée du Louvre du 14 juillet au 27 septembre. À travers une sélection de 300 œuvres, dont la plupart n’avaient jamais été vues en dehors de leur pays d’origine, cette exposition offrait aux visiteurs un aperçu inédit des différentes cultures qui ont peuplé le territoire du Royaume d’Arabie saoudite depuis la préhistoire jusqu’à l’aube de l’ère moderne.

 

AlUla abrite 200 000 ans d’histoire humaine et une partie importante de celle-ci peut désormais être partagée avec le public international du Louvre grâce à ce prêt à long terme, consenti pour cinq ans et qui comble un vide dans la collection du musée. La péninsule arabique est sous-représentée dans la plupart des musées internationaux. Ce dépôt exceptionnel met en lumière les découvertes archéologiques et les travaux de préservation effectués à AlUla par la Commission Royale pour AlUla.

 

Commissariat : Marianne Cotty, chef du service d’étude et de documentation, département des Antiquités orientales, musée du Louvre et Abdulrahman Alsuhaibani, Commission Royale pour AlUla (RCU).

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